Le fait (précédent) a aussi de l'analogie avec ce qui se passa à Sébaste en Palestine, où est conservé le corps de Jean-Baptiste. A l'époque du concile de Chalcédoine, le saint et vénérable Constantin était portier dans cet endroit et, en tout temps, il avait le bonheur de voir le Baptiste. Cet endroit, en effet, était une chapelle particulière du temple, ornée de grilles parce qu'il y a deux châsses recouvertes d'or et d'argent, devant lesquelles brûlent perpétuellement des lampes: l'une est celle de saint Jean-Baptiste et l'autre, celle du prophète Élisée; un trône, recouvert d'un tapis, sur lequel personne ne s'asseyait, est aussi placé dans ce lieu. Aussi le vénérable Constantin, lorsqu'il se levait chaque nuit pour veiller, entrait d'abord dans cette chapelle et, après avoir salué les châsses, il arrangeait les lampes et recouvrait soigneusement le trône du tapis. C'est ce que nous a raconté de lui-le vénérable Apollon prêtre, que nous avons mentionné ci-dessus, lequel dirigeait à Césarée l'Église orthodoxe de Dieu. Après être resté près de saint Constantin et être devenu son disciple, il dit « Quand je vis que tous les jours, il avait tant de soin de son trône, je tombai à ses genoux en lui demandant de me dire le motif pour lequel il prenait tant de soin de ce trône, puisque personne ne s'y asseyait. » Il ne voulait pas d'abord le dire; mais quand il me vit demeurer dans la foi, il (me) dit « D'ordinaire, chaque nuit, lorsque, pour la première fois, j'ouvre et j'entre (dans ce lieu), je trouve le saint Baptiste assis sur ce trôné. »
Pour cette raison, le vénérable Constantin avait confiance en saint Jean; (aussi) lorsque l'oppression se produisit et que les évêques du parti du vénérable patriarche Théodosefurent chassés par Marcien, il se trouva dans l'embarras à la pensée de la double alternative Ou fuir la communion des apostats et (ainsi) se priver de la société du saint Baptiste; ou encore demeurer et (alors) devenir apostat. (Aussi) suppliait-il le saint précurseur du Christ d'éclairer son intelligence et de lui révéler ce qui plaisait à Dieu. Il vit le saint qui lui dit « Prêtre, ne perds pas ton âme à cause de moi et ne renie pas ta foi; mais va et garde ta foi sans prévarication; où que tu ailles, je serai avec toi. » De la sorte, une fois parti, dans ses voyages, il persévéra sans tache dans une vie sainte et dans la foi orthodoxe jusqu'à la fin, après avoir combattu le bon combat et avoir été couronné de la couronne des confesseurs.
(transl. Nau)